Le Collectif Tramway est constitué d'une
trentaine d'associations de quartiers, d'usagers, et de
commerçants. Un grand nombre d'entre elles ont apporté
leur contribution au débat de façon indépendante.
Le présent document résume les points que les
différentes associations s'accordent à trouver importants.
L'Agglomération de Montpellier (désignée dans la
suite comme
"l'Agglo") a fait apparaître, dans
l'étude d'impact en vue de la déclaration d'utilité
publique, une comparaison entre le tracé proposé par le
Collectif Tramway et le tracé mis à l'enquête
publique. Le présent document ne répond pas à cette
comparaison: nous dénonçons dans un document
séparé les points les plus choquants de cette comparaison.
Note: les articles de presse cités peuvent être
consultés sur le site internet du Collectif:
http://collectiftramway.free.fr/revue_presse.html
Remarques sur la concertation
Tous les observateurs s'accordent à dénoncer l'absence de
concertation sur le projet de 2e ligne, malgré une demande
importante du public. En voici quelques preuves:
- La concertation n'a rien changé au projet
présenté (à part la construction
d'extrémité en voie unique, sur une longueur d'ailleurs
nettement plus faible que ce que nous proposions)
- Le coût du projet n'a pas évolué en 3 ans de
concertation: il est resté fixé à 424 ME.
- Alors que nous demandions une entrevue à l'Agglo depuis
2001, nous ne l'avons obtenue que deux ans plus tard, le 27 mars 2003.
Cette rencontre a d'ailleurs été très courte car
l'Agglo refusait de répondre à nos questions (voir
réponse au comparatif).
- La communication de l'Agglo et de la Ville de Montpellier n'a
cessé de mettre en avant un unique tracé, comme si tout
était déjà décidé.
- Le Collectif Tramway, dont la Commission d'Enquête pourra
juger la réalité et le sérieux, a toujours
été décrié par l'Agglo, et cité
successivement comme "cache-sexe des Verts", "seulement cinq
ou six personnes autoproclamées qui ne représentent pas
Montpellier", ou "une vingtaine de personnes, des associations
ne représentant que les Verts ou l'extrême-gauche et qui
viennent dans les réunions en keffié" (Agglo-Rieuse du
25/09/2003), mais aussi "présidé par un chargé
de mission transport à la Région" (Hérault du
Jour du 20/09/2003).
- Aucune des réunions "de concertation" menées depuis
2001 (car le mot "concertation" est souvent mis entre guillemets
dans la presse locale!) n'a permis de discuter du tracé. Par
exemple, le 8 juillet 2002 (voir Midi-Libre du 11/07/2002 et
Agglo-Rieuse du 17/07/2002), Robert Subra, élu en charge des
transports à l'Agglo et organisateur de ces réunions, a
déclaré "On ne discute plus du tracé que les
élus ont choisi. Et je ne ferai pas boire un âne qui n'a
pas soif" (in Midi-Libre). Serge Fleurence, élu de la
ville de Montpellier, ajoute: "Ceux qui ont établi le
tracé, je leur fais confiance. Se sont-ils plantés sur la
première ligne? Nous avons répondu aux attentes de la
population" (in Midi-Libre).
- La commission d'enquête publique pour l'élaboration
du PDU (été-automne 2002) a d'ailleurs donné une
leçon de français à l'Agglo, en gras dans le texte: «Elle
[la commission d'enquête] regrette toutefois la confusion
aportée dans certaines réponses qui lui ont
été faites comme dans certains documents de communication,
par l'emploi du terme "concertation" - synonyme d'action en commun - au
lieu de - consultation - synonyme de prendre avis». Cette
commission d'enquête a d'ailleurs mis en évidence que seule
l'enquête publique du tramway devra justifier le tracé de
la ligne 2 et le rejet du tracé proposé par le Collectif
Tramway (pages 57 à 59 du rapport d'enquête sur le PDU).
- L'Agglo a procédé à de nombreux achats
à l'amiable sur le parcours de la ligne 2. Le problème de
ceci est qu'elle a fait pression sur les riverains en leur faisant
croire que c'était une expropriation et que le tracé
était officiellement fixé. Les riverains ont reçu,
par huissier, un courrier contenant entre autres un "formulaire
d'information sur la propriété expropriée" qui
leur demandait de communiquer leurs titres de propriété "en
vue de l'expropriation". Ensuite, ils ont reçu la visite de
personnes qui ont estimé la valeur de leurs biens et fait des
propositions oralement. Tout, dans le texte envoyé et dans la
modalité des visites, tendait à faire croire à une
expropriation alors qu'il ne s'agissait que de tentatives d'achat
à l'amiable.
C'est dans une large mesure l'absence de concertation à
l'initiative de l'Agglo qui a motivé la création du
Collectif Tramway. Nous avons regroupé un spectre
particulièrement large d'associations: de résidents de
différents quartiers et villages, de commerçants, de
riverains du tramway, et d'usagers (des transports en commun, mais aussi
du vélo et de la marche à pied). Il n'est pas
étonnant que des divergences soient apparues, mais ce que nous
présentons ici correspond à un accord
général des différentes associations.
Souhait d'un tracé direct et rapide
Le PDU identifie clairement le tramway comme outil principal en vue de
maîtriser la circulation automobile. Mais pour cela, il faut que
la priorité soit clairement attribuée au tramway:
- priorité aux intersections: c'est déjà
le cas sur la ligne 1, grâce aux feux à
déclenchement provoqué par le tramway
- voie en site propre: c'est le cas pour la ligne 1,
même si on peut tolérer quelques passages en voie
banalisée sur des portions où le trafic est très
faible. Mais ce projet prévoit des voies banalisées devant
la gare SNCF et rue du Pont de Lattes, donc en des points
névralgiques.
- priorité d'implantation: ce type de tramway, de
grande capacité, est conçu comme la colonne
vertébrale d'un réseau. L'évidence est de
l'implanter sur des axes larges et rectilignes, lorsqu'ils existent.
Pour ce projet, il existe un axe historique, densément
peuplé et nettement plus large que la majorité des voies
de Montpellier: c'est la RN113. L'utilisation de cet axe apporte de
nombreux avantages:
- un tracé le plus court possible
- une bonne vitesse en réduisant le nombre de virages
- une bonne desserte de la population, des emplois, et des services
- une limitation des nuisances, car l'axe est assez large, les
virages sont peu nombreux, et de plus le tram y remplacerait une partie
du trafic automobile (dans la logique du PDU)
Concernant les nuisances, il convient de rappeler que le tramway
produit des crissements et des vibrations dans les virages, même
avec une meilleure réalisation que pour la ligne 1 (type de voie,
meulage des rails, graissage,...), ainsi qu'une plus grande usure de la
voie. Ce phénomène concerne tous les tramways (d'autant
plus en voie large: 1.44m), car les constructeurs de tramways ne
proposent pas de modèles à roues indépendantes
(tels que les trains Talgo ou le prototype BOA qu'avait
étudié la RATP); le graissage est une solution partielle,
dépendante des conditions climatiques (crissements quand la pluie
a fait partir la graisse). Le meilleur choix est donc de réduire
au minimum le nombre de virages.
Nous proposons donc un tracé par la RN113 (route et avenue de
Toulouse, boulevard Clemenceau, avenue et route de Nîmes), avec
cependant les déviations suivantes:
- Pour le prolongement au-delà de
Saint-Jean-de-Védas, et au niveau de la Z.I. du Mas d'Astre: la
RN113 n'est pas ici densément peuplée, et la
présence d'une voie ferrée inutilisée est une
occasion que l'on ne peut manquer de réduire le coût du
projet.
- Par contre, nous préconisons le passage la RN113 dans le
village de Saint-Jean-de-Védas, qui a une population importante,
et qui ne peut plus assumer le flux d'une route nationale en son coeur.
- Le passage par l'avenue Villeneuve d'Angoulême est logique
pour rejoindre l'axe de la RN113 (Clemenceau) tout en desservant des
quartiers d'habitat collectif.
- Au niveau de l'Ecusson, la RN113 correspond à un passage
par la Comédie en tronc commun avec la ligne 1: ce serait
effectivement le plus économique et le plus rapide, mais nous
pensons que le passage par le Peyrou et le Jeu de Paume est
indispensable pour assurer une desserte totale du centre-ville. Dans
tous les cas, l'une comme l'autre de ces solutions est meilleure que la
boucle par le Lez, longue, coûteuse, et redondante avec la ligne
1, et plus exposée aux inondations.
- Entre le Corum et Castelnau-le-Lez, la RN113 correspond à
l'avenue de Nîmes, axe rectiligne et particulièrement
large. Nous préconisons très léger détour
par l'avenue Saint-Lazare (après une courte distance sur l'avenue
de Nîmes) pour optimiser la desserte des habitations. Mais nous ne
pouvons pas accepter un tracé sinueux dans le quartier des
Beaux-Arts, lent et très gênant pour ce quartier qui se
mobilise d'ailleurs depuis longtemps contre ce projet (nuisances dans
les virages, expropriations, difficultés d'accès).
Souhait d'un tracé utile pour toute l'Agglomération
Le tramway est financé par les communes et les entreprises de
toute l'agglomération: les 15 communes du District pour la ligne
1, 38 communes pour la ligne 2 (ou peut-être bientôt 32
communes car 6 communes ont demandé à quitter l'Agglo). Il
serait juste que le maximum de communes bénéficient peu
ou prou du projet. Mais force est de constater que cela n'a pas
été le cas pour la ligne 1:
- ligne 1: tracé entièrement sur la commune de
Montpellier
- trajets en bus globalement plus longs qu'avant, car une
correspondance avec le tram (sans synchronisation) est maintenant
nécessaire pour des parcours qui étaient auparavant
directs et en correspondance aux gares SNCF et routière.
- parking d'échange "Mosson" inutile pour les communes de
l'ouest car le tracé tortueux de la ligne 1 rend le tram peu
compétitif
Nous souhaitons que ceci ne se reproduise pas avec la ligne 2. Les
communes périphériques pourraient y être plusieurs
fois perdantes: d'abord en payant sans tirer profit du tramway, ensuite
en souffrant de difficultés de plus en plus grandes pour utiliser
la voiture individuelle, soit à cause de la limitation de la
circulation à Montpellier, soit dans le cadre de mesures de
restrictions liées à la pollution (genre "pics d'ozone" de
l'été), soit dans le cadre de l'application du protocole
de Tokyo sur la réduction des émissions de CO2. Nous
proposons donc comme solutions:
- un tracé plus long, partant du principe qu'il est beaucoup
plus rationnel de faire aller le tram jusqu'aux usagers (directement ou
avec l'aide de bus synchronisés) que d'avoir des surfaces
immenses de parkings autour des stations. À l'ouest,
jusqu'à Cournonsec; à l'est jusqu'à Vendargues et
Castries.
- pour réduire les coûts, l'utilisation de la voie
unique sur un long parcours, sur l'exemple du TSOL de Lausanne (voir
réponse au comparatif des deux tracés).
- un choix des extrémités qui n'empêche pas un
prolongement futur: l'Ortet à Saint-Jean-de-Védas est
conçu comme un cul-de-sac, tandis que le terminus de Jacou ne
permet aucun prolongement.
- des parkings d'échange hors des villages: en particulier,
le parking de l'Ortet est inacceptable il conduirait les usagers de
Laverune et Pignan à traverser tout le village en voiture pour
prendre le tramway.
- des parcs à vélos et un réseau de pistes
cyclables autour des stations périphériques pour permettre
à plus de personnes d'utiliser le tramway, en laissant leur
vélo ou en l'emportant dans le tramway.
- un tracé direct et rapide, permettant donc d'aller loin.
- un tracé qui desserve les destinations les plus
demandées, et en particulier le centre-ville de Montpellier (pour
loisirs, commerces, administrations,...)
Un tracé utile pour les riverains
- le tram doit desservir les zones peuplées (Clemenceau,
Chaptal, Peyrou/Arceaux). L'argument du futur passage de la ligne 3 au
Peyrou n'est pas valable car ce n'est pas réalisable: la rue
Clapies est trop étroite pour cela.
- le passage par l'avenue de Maurin n'est pas rentable: l'effet de
coupure de la ligne SNCF réduit le nombre d'habitants et
d'emplois desservis, pour le simple profit d'une future opération
immobilière.
- la station "Pompignane" sera à 15 minutes à pied
des immeubles signalés dans le projet: en réalité,
ce qu'on trouve de l'autre côté du Lez est un quartier
pavillonnaire (avec une voirie en impasses) à faible
densité de population.
- la station "Les Aubes" serait idéalement située sur
l'avenue de Nîmes, avec un passage large sous les voies SNCF, pour
desservir à la fois les Aubes et les Beaux-Arts.
- le tram doit passer aux endroits où veulent aller les
usagers ("densité de destinations", par opposition à la
densité de population): l'évitement du centre-ville, en
particulier autour du Peyrou, est injustifiable vue la densité de
destinations qui s'y trouvent.
- la construction du tramway est l'occasion de réorganiser
des voiries en mauvais état ou mal adaptées: c'est le cas
du Jeu de Paume ou de Clemenceau, axes commerçants qui souffrent
d'avoir été transformés en simples
déversoirs à voitures. À l'inverse, le quartier
récent d'Antigone, d'ailleurs récemment
équipé du tramway ligne 1, n'a pas besoin d'une
réorganisation de la voirie.
- Le directeur de la Tam se vante de l'augmentation de la valeur
des logements près du tramway (Rail et Transports du 23/07/2003).
Quoi qu'il en soit dans un contexte de pénurie de logements, les
appartements neufs n'ont pas besoin du tram pour se vendre, tandis que
le centre-ville concentre les logements vides qui pourraient être
rénovés si le quartier est rendu plus attractif car plus
accessible. Un tramway est un investissement trop lourd et trop durable
pour être construit avec une motivation de spéculation
immobilière.
- les travaux doivent être rapides (zone par zone) pour
perturber le moins possible les riverains et les commerçants:
notre proposition est plus favorable car elle ne pose aucun
problème technique particulier. C'est aussi une
possibilité pour limiter le retard de la 2e ligne.
- l'expérience de la ligne 1 doit être prise en compte
pour réduire les niveaux de bruit: c'est partiellement le cas au
niveau de la construction de la voie mais rien n'apparaît dans le
dossier concernant les améliorations sur les rames
elles-mêmes (bruit de roulage, bruit émis directement ou
non par les circuits électroniques de puissance).
Pour un tramway qui offre une alternative à la voiture
Dans le PDU, le tramway permet de limiter la place de la voiture. Ce
projet ne respecte pas cet objectif car on constate que:
- l'Agglo ne souhaite pas réduire le nombre de voies de
circulation sur le Jeu de Paume: Montpellier resterait donc une des
rares villes à conserver une telle voie de transit en plein
centre-ville.
- le viaduc "Loubat", au Corum, s'inscrit dans cette logique:
l'augmentation du trafic par le Jeu de Paume, le tunnel de la
Comédie, et l'allée de la Citadelle, en direction de
Castelnau. C'est un choix à contre-courant, qui exclut toute
solution plus innovante, comme la mise à double-sens de certains
axes pour réduire le nombre de voitures qui tournent autour de la
ville.
- ce viaduc signifie la transformation de l'avenue de Nîmes
en une radiale à débit encore plus élevée
qu'aujourd'hui. C'est non seulement contraire aux objectifs du PDU, mais
également incohérent avec le passage du tram sur la RN113
à Castelnau, qui doit réduire le débit de cet axe.
- le boulevard Clemenceau est également
considéré comme s'il était impossible d'y
réduire la circulation automobile: c'est encore un manque
d'ambition que nous regrettons vivement.
Le tramway à lui seul ne répondant pas à tous les
besoins de déplacement, des bus sont nécessaires, et
ceux-ci ne doivent pas être les parents pauvres du réseau
de transports en commun. Les propositions de l'Agglo sont un peu
insuffisantes:
- le bouclage de la "Ronde", seule ligne circulaire, n'est qu'un
simple retour à la situation après l'achèvement de
la ligne 1 (la partie sud de la "Ronde" a été
supprimée après seulement quelques mois d'existence)
- la mise en place d'un "Petit-bus" dans le centre historique est
le retour d'un service qui a été supprimé il y a
plus de 2 ans (après plusieurs changements d'itinéraires,
d'ailleurs oubliés dans les plans du réseau, qui avaient
désorienté les usagers).
- la ligne 15 (Paillade-Centre), qui avait été
réduite à la mise en place de la ligne 1 (malgré un
temps de parcours très inférieur au tramway) semble
n'être améliorée qu'à reculons, sous
l'injonction du ministère des Transports (condition
préalable à une subvention de l'État)
- aucune solution n'est proposée pour règler le
problème des temps de parcours augmentés à cause
des ruptures de charge (correspondances avec le tramway): ni la
création de plus de correspondances entre lignes de bus (sur le
modèle de Rennes, à l'ouverture du VAL, qui a
souhaité qu'aucun trajet dans Rennes intra-muros ne
nécessite plus d'une correspondance: article de La Vie du Rail du
13/03/2002, pp.28-29, attention pas sur notre site internet), ni
le prolongement de certaines lignes jusqu'à la gare SNCF ou
routière (lignes vers le littoral, utilisées par les
estivants; ligne n°4 qui contournait l'Écusson par le
Peyrou). L'Agglo n'envisage pas le passage de bus sur certains
tronçons de la voie du tramway, ni la synchronisation
précise des bus avec les tramways, ni la séparation des
deux sens dans deux axes parallèles, ni aucune autre solution.
Limiter le nombre d'expropriations
Le tracé que nous proposons demande très peu
d'expropriations, car il passe par des axes assez larges. Ce n'est pas
le cas du tracé de l'Agglo, en particulier dans la boucle du Lez
et dans le quartier des Beaux-Arts. La voie double sur la RN113 à
Castelnau augmente aussi les expropriations.
De telles expropriations sont coûteuses, et d'une utilité
publique difficile à justifier vue l'existence de
possibilités alternatives.
Une place décente pour les piétons et les cyclistes
Le projet ne détaille que la position des voies de tramway et
des voies de circulation automobile. À l'inverse, les zones de
circulation piétonne sont indiqués de façon
incomplète: la couleur correspondante sur les plans est la
même que celle des pistes cyclables et de la plupart des petits
espaces inutilisables (îlots séparateurs, etc...).
Certaines traversées de rues semblent ne comporter aucun
aménagement piéton, et d'autres imposent des
détours pour les piétons car les passages piétons
sont écartés des intersections. La confusion entre zones
piétonnes et cyclables, enfin, laisse craindre que certains
trottoirs ne sont finalement pas praticables en sécurité
par les piétons.
Le vélo est pour sa part le grand oublié de ce projet:
rappelons pourtant la nécessité, depuis quelques
années, de prévoir des itinéraires cyclables
lorsque la chaussée est réaménagée (article
20 de la Loi sur l'Air, aujourd'hui reclassé en tant qu'article
L228-2 du Code de l'Environnement: récente jurisprudence de la
Cour Administrative d'Appel de Lyon, dans le cas association REVV contre
mairie de Valence). Le projet n'est pas assez détaillé
pour situer les zones équipées de pistes cyclables sur le
trottoir et celles qui n'en ont pas, mais malgré cette lacune on
peut supposer que les trottoirs larges d'environ 2 mètres ou
moins ne sont pas équipés de pistes cyclables, ce qui
implique que les cyclistes utilisent la chaussée principale; or,
la chaussée n'est dans ce cas pas toujours aménagée
d'une manière qui permettent une bonne cohabitation entre
vélos et voitures (une seule voie de circulation par sens, zone
30,...). De plus, le projet ne semble pas comporter la mise à
jour des normes de stationnement dans le POS/PLU (article 12), alors
que les parkings à vélos ne sont globalement pas
exigés à Montpellier, sauf dans des quartiers très
centraux, où le nombre de nouvelles mises en chantier est
nécessairement très faible: ceci est contraire à
l'orientation en faveur de l'intermodalité (entre autres
vélos-tramway) indiquée dans le PDU. Enfin, certains
points paraissent très difficiles à franchir à
vélo, par exemple le rond-point Charles-de-Gaulle à
Castelnau.
Ces remarques prolongent des constatations classiques à
Montpellier: la zone piétonne est étendue mais les
piétons sont insuffisamment considérés en-dehors
des zones piétonnes (trottoirs étroits, présence
d'obstacles, stationnement anarchique sur les trottoirs). De même
pour le vélo, la commune de Montpellier dispose de pistes
cyclables mais souffre de lacunes qui restreignent la pratique du
vélo: mauvaise continuité des itinéraires cyclables
et mauvais maillage du réseau cyclable, points sensibles
généralement aménagés sans prise en compte
du vélo (donc points noirs pour la sécurité des
cyclistes), stationnement vélo inexistant dans les habitations
récentes et insuffisant dans certains lieux importants en
particulier la gare SNCF (9 places devant la gare).