S'il délivre un accord favorable, le rapport émet néanmoins d'importantes réserves et recommandations. Et d¹abord sur la date de réalisation de l'enquête (juillet-août 2002 avec prolongation sur la première quinzaine de septembre), « période propice à l¹expression des estivants ». Les commissaires, des experts gardois, ont de l'humour.
Mais ils se font sérieux pour épingler le flou des études économiques et financières permettant « d'éclairer le choix des actions proposées ». Ainsi les commissaires restent sur leur faim quant à « l'explication des choix et des principes présidant au développement des transports en commun ». La critique n'est pas mince. Et concerne directement le tracé de la seconde ligne de tramway: « la commission d'enquête regrette que l'étude alternative de la 2e ligne proposée par le Collectif tramway ne soit pas analysée, ni même évoquée dans le PDU sous l'aspect des principes. En effet, ne serait-ce que par les différences qui en découleraient, la comparaison avec le tracé préférentiel de l¹Agglo aurait clarifié la compréhension des principes retenus ».
Une appréciation dont se félicite le Collectif favorable au passage du tram par le Jeu de Paume mais qui semble gêner les élus de l'Agglo ayant voté un tracé zigzaguant le long du Lez.
Les commissaires qui semblent animés d'une fibre écologiste
pointent encore le manque de considération des piétons et
cyclistes dans le PDU. Ils «
partagent partiellement le point de vue » d'associations environnementales
citées dans le ra pport et qui regrettent « des objectifs
pas suffisamment ambitieux » en matière de pistes cyclables.
Ecolos, les commissaires le sont encore en s'interrogeant sur « l'opportunité
de réaliser des parkings en périphérie immédiate
du centre historique ». C'est cette fois un pavé du côté
de la chambre de commerce de Montpellier et son projet de parking sous
le Peyrou.
Les enquêteurs s'inquiètent encore des connexions entre communes autres qu'avec la ville-centre- « la forte tendance des déplacements périphériques ne semble pas être prise en compte » - et des besoins sous-estimés des communes littorales: l'idée d'une réutilisation des voies du petit train de Palavas, défendue par le maire de la station, est relancée.
Au total six réserves et sept recommandations conditionnent l'avis favorable. Ce qui risque de modifier sérieusement le plan des déplacements urbains.
Jean-Marie GAVALDA
Le rapport ne valide en rien ce projet alternatif mais réclame sa prise en considération pour pouvoir le comparer au tracé préférentiel (via les rives du Lez) voté par la communauté d'agglomération. Ce qui n'empêche pas le collectif de décrypter dans les analyses des commissaires « une critique » de la cohérence du tracé préférentiel.
Jean-Pierre Moure: C'est un travail important de compilation et de clarification prenant du temps. Et l'enquête publique a été prolongée de quinze jours en septembre.
Justement, les enquêteurs ironisent sur le choix de la période estivale
La quinzaine supplémentaire a permis à tous ceux qui le désiraient de s'exprimer.
Êtes-vous surpris par les insuffisances pointées dans ce rapport ?
Non. Le déroulé d'un PDU est évolutif. Ce n'est pas quelque chose enfermé dans un cadre strict. Il est normal que les commissaires approfondissent toutes les remarques livrées par les uns et les autres lors de l'enquête publique. La critique et les échanges sont [texte perdu à la reconnaissance des caractères]
Les études financière paraissent insuffisantes.Elles sont si difficiles à réaliser ?
Pas difficiles mais complexes. Elles dépendent du Dossier Voirie Agglomération (DVA) et des échéances programmatiques des travaux. Elles se clarifieront lorsqu'on entrera en phase opérationnelle
Les commissaires s'étonnent de ne pas voir apparaître le tracé alternatif de la 2e ligne de tram.
Si vous mettez trop devariantes, vous vous éloignez d'un cap essentiel : l'articulation complémentaire des modes de transports. Les foisons d'avis font perdre de la lisibilité.
Mais il n'y a qu'un seul tracé alternatif et pas des foisons...
Le tracé préférentiel de là deuxième ligne est impacté par celui de la première. Et aussi par des logiques économiques qui ne sont pas neutres: fréquentation, populations desservies, ratios...
Allez-vous travailler en concertation avec le Collectif tramway et chiffrer leur tracé alternatif ?
L'enquête publique a démontré notre volonté
de mener la concertation la plus large possible. C'est important
en terme démocratique. Il faut objectiviser le débat
mais éviter aussi des caractères démagogiques ou trop
oppositionnels. Concernant le chiffrage, le inwitre d'ouvrage du
tram fournira tous les éléments permettant de vérifier
que son tracé préférentiel obéit à une
logique et à un intérêt commun.