France Bleu Hérault, l'invité de 8h10 du 15/09/03

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Invité: Marc Letourneur, directeur de la TAM

L'enquête publique pour la 2e ligne de tramway à Montpellier démarre aujourd'hui. Cette ligne ira a priori de Jacou à St-Jean-de-Védas. Alors déjà en quelques mots même si c'est pas facile à la radio, comment vous décririez et surtout comment vous qualifieriez cette 2e ligne ?

D'abord, elle est perpendiculaire à la première c'est-à-dire qu'elle nous permet de desservir des quartiers et des communes que la première ligne n'atteint pas. Donc de Jacou au Crès, à Castelnau en passant par l'Aiguelongue, les Beaux Arts, le futur quartier de nouveau St Roch, Lemasson, Croix d'Argent, Villeneuve d'Angoulême, on passe ensuite sur St-Jean-de-Védas en empruntant la voie ferrée. Donc 20 km de ligne, j'allais dire un peu l'axe historique de Montpellier puisque finalement quelque part on est parallèle à la Via Domitia donc c'est pas tout à fait d'aujourd'hui.

Alors il y a 2 choses qui surprennent dans le tracé, qui peuvent prêter à discussion. C'est d'abord pourquoi repasser par l'est c'est-à-dire par Antigone, là où passe finalement déjà la 1ere ligne de tramway ? Ca donne un côté un peu sinueux à ce tracé. Et puis la 2e chose, c'est, si on garde ce tracé, on n'aura jamais de connexion finalement entre le Corum et le Peyrou. Il y a une partie du centre-ville de Montpellier qui ne sera pas desservie par le tramway. C'est ce que soulèvent d'ailleurs certains membres du collectif tramway qui eux présentent un 2e tracé, un tracé alternatif.

Bon, pourquoi nous passons à partir du Corum, pourquoi nous nous dirigeons vers l'est du centre-ville et nous desservons donc la partie est du centre-ville et des quartiers qui actuellement sont principalement pas encore desservis par le tramway ? Alors pourquoi passer par là, d'abord parce qu'il y a plus d'habitants à desservir, ça c'est la 1ere des raisons. La 2e raison, c'est que le centre s'agrandit sans arrêt, il s'agrandit vers l'est, et le fait de compléter la desserte du côté est nous permet, j'allais dire, c'est un terme un peu technique, de "mailler" le réseau de tramway. Nous avons besoin, au centre de l'agglomération, d'avoir avec les 3 lignes de tramway, un système avec plusieurs points de contact. Mais maintenant je veux parler du Jeu de Paume parce que c'est évidemment une question très, très importante dans le débat. On en a beaucoup parlé, on va sûrement encore beaucoup en parler. Pour nous le Jeu de Paume, c'est la 3e ligne, c'est-à-dire qu'il y a une logique : la 3e ligne, elle vient effectivement de Juvignac, elle passe à un moment ou à l'autre forcément par la ville de Lodève, et elle arrive donc de ce côté du centre-ville. Donc c'est tout à fait et tout naturellement à elle que revient le fait de desservir le Peyrou, de desservir ensuite le Jeu de Paume jusqu'à la gare. Il faut voir le réseau dans son ensemble pour avoir une vision globale.

Alors l'inquiétude qu'on peut avoir c'est de se dire le financement n'est pas bouclé, on n'est pas sûr aujourd'hui que tout le financement de l'ensemble de la ligne sera acquis et ça risque de reporter aussi aux calendes grecques la 3e ligne dont on ne sait pas finalement quand est-ce qu'elle sera terminée ?

Le financement de la 2 ligne, il est bouclé à peu de choses près. Donc on sait qu'on peut la faire.

Il y a toujours une incertitude de l'Etat...

Oui, il y a l'incertitude de l'Etat. C'est sûr que nous souhaitons évidemment disposer de plus d'argent possible de l'Etat et c'est vrai que les 1ers chiffres donnés nous on fait un peu froid dans le dos vu qu'ils sont très très inférieurs à ce qui a été donné pour la 1ere ligne. Mais selon toute vraisemblance, et les discussions en cours montrent que la somme sera assez sensiblement plus à la hauteur de ce qui est attendu par l'agglomération. Donc, le financement de la 2e ligne est bouclé. Pour ce qui est de la 3 ligne, on est à l'échelle d'une agglomération suffisamment importante pour savoir qu'on y arrivera à faire la 3e ligne. Est-ce que ça prendra encore 5 ans ou 6 ou 7 ans, c'est une question. Mais on va y arriver donc il faut bien voir cette vision d'un réseau complet.

L'enquête publique démarre. Imaginons que dans leurs conclusions les commissaires-enquêteurs vous disent : et bien non, c'est pas très bien de passer par l'est, il faut passer tout de suite par le Jeu de Paume, on vous demande de changer votre fusil d'épaules, de prendre en compte le tracé alternatif proposé par le collectif tramway. Est-ce que vous le ferez ? Parce qu'on a l'impression finalement à vous entendre que tout est joué.

D'abord je crois qu'il faut se situer dans un processus de décision. Le conseil d'agglomération qui est celui qui a donc le pouvoir de décision, nous les avons élus, donc ce conseil d'agglomération a retenu le tracé qui est mis à l'enquête. Imaginons un instant que si les commissaires enquêteurs émettent des réserves sur le tracé retenu et demandent des modifications qui pourraient aller jusqu'à ce que vous dîtes, c'est-à-dire un autre tracé au centre ville. Il va de nouveau appartenir au conseil d'agglomération à se décider. C'est-à-dire que le conseil d'agglomération aura le choix entre suivre l'avis de la commission d'enquête, soit décider que les enjeux pour Montpellier sont d'une telle importance qu'il convient quand même de maintenir le tracé décidé. Alors, on passera au conseil d'Etat et ce n'est pas extraordinaire puisque cette démarche a été suivie dans d'autres villes comme Strasbourg ou Orléans et ces villes-là, le conseil d'Etat à chaque fois, a donné un avis favorable à l'ensemble car le conseil d'Etat se prononce sur l'intérêt général du projet et a quand même tendance à penser que les conseillers d'agglomération sont les mieux placés pour savoir quel tracé choisir.