L'Hérault du Jour mercredi 8 octobre 2003

Les Verts et la deuxième ligne de tramway

« A l'enquête publique, citoyens ! »

Estimant qu'il y a eu consultation et non concertation, les Verts demandent aux Montpelliérains de s'exprimer

En préambule, les Verts ont tenu hier au Club de la presse, à dénoncer la suppression de toute subvention aux transports publics en sites propres «ce qui contredit les bonnes intentions écologistes avancées par le gouvernement». Ils ont aussi, par la voix de Jean-Louis Roumégas, adjoint au maire de Montpellier, précisé qu'ils n'avaient rien à voir avec les déclarations des hommes politiques de droite et particulièrement des députés JeanJean et Domergue qui se sont immiscés dans le débat d'une «manière anti-gauche et anti-Frêche».

Ceci dit, Christian Dupraz, Michel Lenthéric et Jean-Philippe Chalvin n'ont pas eu de mots assez durs pour qualifier le tracé «de référence» présenté en même temps que le tracé alternatif qu'ils soutiennent à l'enquête publique qui se termine le 31 octobre.

Alors à mi-chemin de cette enquête ils ont exhorté leurs concitoyens à aller donner leur avis technique sur le tracé. Eux, ils estiment que le tracé de référence n'est pas le meilleur et qu'il faut en refuser certains points. D'autant, expliquent-ils, que le tracé officiel est le même que celui qui fut présenté au départ en 2001. La concertation n'aurait donc servi à rien. Et en tout état de cause pour les Verts «ce tracé de référence est médiocre.»

Et ils s'en expliquent point par point. Premier désaccord : la boucle du Lez. Elle va éviter l'Ecusson et au Corum s'éloigner du centre-ville. Total, commente Christian Dupraz, «elle laisser la circulation automobile et la pollution de l'air inchangées au c¦ur de la ville. Alors que le passage par le Peyrou permet une forte économie.»

Une économie qui permettrait d'allonger la ligne à ses extrémités, vers Castries au Nord-Est et vers la limite ouest de Saint-Jean-Védas au sud-ouest. Ils s'opposent également à «l'impasse» du tracé vers Jacou en pleine garrigue.

Les Verts estiment également que les critères d'attractivité de la ligne ne sont pas correctement évalués. «Le tracé par le Peyrou permet de desservir environ 550 commerces non desservis par la ligne 1 contre moins de 100 pour le tracé des berges du Lez. C'est ce qui fera le succès de la station Jeu de Paume qui sera, de loin, d'après les chiffres officiels, la station la plus attractive de tout le réseau de tramway.» Autre contestation, la station qualifiée de « fictive » de la Pompignane, «qui ne desservira qu'un quartier de villas et qui sera à plus de 800 mètres de tous les habitats collectifs du quartier.»

Au niveau du coût, la comparaison des deux tracés n'est pas juste, disent les Verts. «Les auteurs du document présenté à l'enquête publique concluent que le tracé sinueux des berges du Lez (3,5 km, 10 ouvrages d'art) est plus économique que le tracé par le Peyrou et le Jeu de Paume qui ne nécessite aucun ouvrage d'art majeur, aucune expropriation. Cet exploit s'explique: on ajoute un coût de 40ME? au tracé du Peyrou au titre de travaux à effectuer pour maintenir la circulation automobile et on conserve la construction du viaduc automobile du Corum même dans le cas du tracé du Jeu de Paume». C'est pour les Verts reconnaître l'échec du tramway à réduire la circulation.

Ils persistent donc à dire que le tracé par le Peyrou est au moins de 30 millions d'euros moins cher que le tracé de référence.

Enfin, ils estiment que ce dernier tracé est trop redondant par rapport à la première ligne et à la 3ème.

«On ira jusqu'au bout de la défense de notre préférence, les carottes ne sont pas cuites, concluait Jean-Philippe Chalvin de St Drézéry, mais sans guérilla, précisait Jean-Louis Roumégas, sans utilisation politicarde d'un différend entre partisans du tramway. Ce que nous voulons, c'est plus et mieux de tramway.»