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Des membres du Collectif Tramway pour défendre les lignes de bus

Depuis la mise en route du tramway de Montpellier, c'est un lieu commun de remarquer que la plupart des lignes de bus (urbains et d'agglomération) ont été massacrées. Citons en vrac: des dessertes directes supprimées (ligne 5 vers la fac de lettres et Agropolis) et non remplacées, des reports de terminus de lignes extra-urbaines à des arrêts de tramway sans aucune synchronisation des correspondances (Palavas, Pérols, Grabels,...), des lignes de bus supprimées avant même d'avoir été indiquées sur le plan du réseau (Petitbus), ou raccourcies avant l'avoir pu commencer à trouver leur public (tronçon sud de la Ronde), des changements de terminus annoncés la veille et alors même qu'aucune fiche horaire n'est disponible (Carnon et Grande-Motte),... On pourrait rallonger la liste à l'infini: le service de bus, déjà déficient, a encore fortement empiré avec le tramway.

Certains membres du Collectif Tramway ont donc décidé, en coordination avec des usagers réguliers du bus, de s'impliquer fortement dans la défense du réseau de bus: il n'y a pas le tram d'un côté, le bus de l'autre, mais il s'agit bien du même service: se déplacer d'un point à un autre. Ce que confirme le ministère des transports dans sa lettre qui fixe les conditions pour une subvention de la 2e ligne de tram: d'abord vérifier que les bus assurent bien leur rôle (en particulier le bus 15, sur lequel insiste fortement le ministère), et s'assurer que le tramway améliore l'efficacité du système de transport public dans son ensemble.

La ligne 4 est concernée avec une actualité brûlante. Cette ligne assurait le service Castelnau - Corum - Peyrou - Gare SNCF. Il a été décidé de supprimer le tronçon Corum - Peyrou - Gare SNCF, à la date du 02/12/2002. Du coup, plus aucun bus ne circulera plus entre le Corum et le Peyrou, ce qui est gênant pour une partie de la population. Ceci permettant de supprimer la voie de bus du Bd Henri-IV, et d'y créer des places de stationnement pour les voitures: manière apparemment de faire plaisir à une association menée par le pharmacien de la place Albert-1er, mais qui ne va pas dans le sens de l'amélioration des transports en commun ni dans la recherche d'alternatives à la voiture.

Officiellement, le problème vient des difficultés de circulation de cette ligne. En effet, depuis la piétonnisation de la place Albert-1er, ce bus doit, comme d'ailleurs les voitures, faire le tour par derrière l'hôpital St-Charles. Dans l'autre sens, le bus est pris, comme les voitures, dans l'embouteillage du Bd Louis-Blanc. Mais alors que les voitures arrivent à trouver d'autres itinéraires, le bus n'a pas le choix! Bref, le bus aurait simplement été assassiné par les embouteillages de voitures.

C'est regarder la réalité par le petit bout de la lorgnette. D'une part, il était évident que la fermeture de la place Albert-1er allait gêner la circulation (le bus étant clairement d'envoyer les voitures vers Philippidès), et une solution aurait dû être trouvée pour le bus: à quoi sert-il de dévier les voitures si on ne donne pas de solution au moyen de transport que l'on affirme promouvoir? D'autre part, il ne serait pas difficile de trouver cette solution: rien n'empêche que les bus de la ligne 4 n'empruntent la plateforme du tramway entre le Corum et Albert-1er, ce qui résoudrait tous les problèmes. Il y aurait forcément des solutions pour gérer la cohabitation (des barrières automatiques aux extrémités et des règles de circulation pour éviter de ralentir un tramway, par exemple). Actuellement, seul le camion poubelle emprunte la plateforme du tram, alors que dans bien des villes certains bus y circulent.

Autre point posant problème: la ligne 15 (Paillade - Gare SNCF). Cette ligne que la Tam avait pensé presque réduire à néant à l'ouverture du tram reste très utilisée, car elle est beaucoup plus rapide que le tram pour aller du bas de la Paillade au Plan-Cabane et au centre-ville. Mais entre bus surchargés, retards, et absence de régulation du trafic, les usagers commencent à s'énerver. Cela tombe bien, le ministère des transports a exigé que cette ligne soit fortement améliorée dès à présent, sans attendre la lointaine ligne 3 du tram qui devrait la remplacer. Mais pour l'instant, on ne voit pas venir grand-chose, à part quelques annonces.

Georges Frêche, maire de Montpellier et président de la communauté d'agglo, ne se gêne d'ailleurs pas pour montrer à quel point il pense que les bus sont nuisibles: «en supprimant au maximum les bus au centre ville, ce que Paris a fait en 1945 en arrêtant les bus urbains aux boulevards des Maréchaux, Montpellier lutte contre la pollution» (Puissance 38, p.2). Ce qui est d'autant plus amusant que depuis quelques années, Paris augmente le nombre de couloirs de bus intra-muros, les élargit pour les ouvrir aux vélos, et les protège en construisant des séparateurs en béton que la France entière connait maintenant: à Paris au moins, on cherche réellement des alternatives à la voiture, après quelques décénies de politique entièrement dédiée à la voiture (du président Pompidou au maire Chirac).


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