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L'Agglo contre-attaque

(dans les médias, et sous le couvert d'associations)

Dès le début de l'enquête publique, on avait vu débarquer à l'hôtel d'Agglo et dans les mairies des supporters inconditionnels du tramway de l'Agglo. Particularités: ils n'ont pas besoin de consulter les dossiers, ni même le plan détaillé, pour donner leur opinion; et leur opinion est toujours que le projet est extraordinaire, et que ceux qui disent le contraire sont des inconscients. Leur avis écrit dans le registre tient le plus souvent sur une ligne enthousiaste du genre "excellent tracé" ou "vive le tramway!" (voir l'Agglo-Rieuse du 15/10/2003, "L'enquête Tramway est-elle truquée?"). Tout ceci est assez courant, mais cela ne semble plus être suffisant, et l'Agglo a maintenant décidé de faire intervenir ses réseaux dans les médias.

Vers la mi-octobre, donc deux semaines avant la fin de l'enquête publique de la ligne 2, nous voyons de toute part des avis concordants en faveur du tracé de l'Agglo: spontanément, citoyens et associations se mobiliseraient soudainement pour le défendre. Mais c'est trop beau pour être vrai, c'est toute simplement une offensive organisée par l'Agglo et la Ville de Montpellier.

C'est bien sûr la Gazette de Montpellier, hebdomadaire très proche de la mairie, qui commence le 10 octobre 2003, en donnant la parole à Véronique Perez, présidente d'une association de commerçants du Jeu de Paume: Mme Perez s'oppose violemment à la proposition du Collectif Tramway, de la CCI, et des Verts, de faire passer la ligne 2 par le Jeu de Paume: lire cet article.

Mais la presse ne tarde pas à faire savoir que Véronique Perez est loin d'être une simple militante associative: c'est la propre fille d'André Vézinhet (président du Conseil Général de l'Hérault, proche de Georges Frêche, et qui ne lui refuse jamais un coup de main en cas de difficulté). Et ce n'est pas tout: le mari de Mme Perez est le président du Montpellier-Rugby-Club, qui dépend totalement de la Ville et de l'Agglo pour les subventions, et pour la mise à disposition des stades. Lire la brève de l'Agglo-Rieuse du 15/10/2003 qui donne ces informations.

Mais Georges Frêche fait également jouer son réseau de "comités de quartier", associations très peu actives mais dont les présidents bénéficient de tous les égards que peuvent espérer les bons courtisans, à commencer par de fréquentes invitations à la mairie et l'occasion de penser (ou de faire croire) qu'ils ont permis d'améliorer les projets de la mairie. Toujours pour la Gazette du 10 octobre 2003, c'est Jean-Marie Rouquette, du Mas-Drevon, qui se charge de donner la bonne parole. Bien entendu, il s'oppose au tracé du Collectif Tramway, mais il affirme aussi avoir obtenu des garanties sur certaines revendications. Exemple: sur le boulevard Pedro-de-Luna, le tram ne passe qu'au prix de trottoirs diminués, d'expropriations en façade, et d'une voie unique pour les voitures... mais J.M.Rouquette a pourtant "obtenu" le double sens automobile et la création de places de parkings! Lire la brève de la Gazette à ce sujet.

Le 14 octobre, c'est au tour du Midi-Libre de donner la parole à la fameuse Véronique Perez du Jeu de Paume, avec un projet simple pour rendre ce boulevard avenue plus humaine: ne pas y construire le tramway et également supprimer les lignes de bus qui y passent! L'argument choc est simple: les usagers du tramway ne font pas de courses. On se demande pourquoi les commerçants avaient souhaité que la ligne 1 passe par la Comédie. Lire l'article (partie gauche).

Sur la même page du Midi-Libre (partie droite), le réseau des comités de quartier reprennent du service: Bernard Perez, de Saint-François (boulevard de Strasbourg) juge la boucle du Lez indispensable (et bien que visiblement commerçant lui aussi, il ne semble pas craindre pour la disparition des commerces du Bd de Strasbourg avec le passage du tracé de l'Agglo!). Jean-Marie Rouquette, toujours lui, pense que Gérard Borras (président de la CCI) s'est trompé et s'aperçoit aujourd'hui de son erreur: "il prend conscience que la majorité des commerçants de Montpellier est pour le tracé de la mairie" (NdlR: J.M.Rouquette fait partie du réseau municipal, il n'a pas encore l'habitude de parler de l'Agglo): surprenant, peu après la présentation des propositions de la CCI sur les transports, qui mettaient le tram sur le Jeu de Paume et citaient un sondage donnant 72% de Montpelliérains favorables au tracé par le Jeu de Paume. Gérard Castre, de Lemasson, commet même une petite bourde en expliquant qu'il n'a même pas envisagé un instant de contester la parole du maire de Montpellier: "Nous n'envisageons même pas un autre tracé. Pour nous, ce tramway, c'est de l'acquis". Et J.M.Rouquette donne l'argument final: on ne peut pas revenir en arrière, car des commerçants ont déjà indiqué sur leurs prospectus le nom des stations de tramway qui n'existent pas encore!

Vers la même date, le bulletin municipal de Montpellier, daté d'octobre 2003, est distribué dans les boîtes aux lettres. Il informe sur l'enquête publique du tramway, et donne la parole à cinq Montpelliérains, sans doute pris au hasard. On peut craindre le pire, venant d'un bulletin qui, depuis qu'il existe, n'a jamais ouvert ses colonnes à l'opposition. Voici les avis de ces cinq Montpelliérains typiques:
Si l'enquête publique suit ce sondage un peu particulier, l'avis sera favorable à 100%, sans aucune réserve, et avec juste une recommandation de construire un tramway le plus silencieux possible.



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