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Etrange réunion de concertation sur le tramway, vendredi 14 à la mairie... M. Subra préside, et présente les différentes options de tracé avec un parti-pris évident, ne donnant que les avantages de certaines options et les défauts des autres. C'est en particulier le cas de la traversée du centre-ville: le tracé qui s'éloigne du centre-ville en empruntant les berges du Lez et en traversant Antigone a visiblement sa préférence. Pourtant il est critiqué par presque tous les intervenants, y compris les éventuels riverains de ce tracé, dont plusieurs expliquent qu'ils voient mal l'intérêt d'un second tram dans le quartier alors que la première ligne le traverse déjà.

Mais quand l'animateur invoque des arguments loufoques pour expliquer que le tramway ne peut pas passer par le Peyrou, la salle n'en croit pas ses oreilles. Deux fleurons entendus ce soir là: le premier est qu'il faudrait une gare souterraine au Peyrou. Cela témoigne d'une telle méconnaissance du dossier que c'en est inquiétant: une station Boulevard du professeur Vialetton ne pose aucune difficulté (là où passent les voitures aujourd'hui sous le pont en contrebas de l'arc de triomphe), même si, pour des raisons de prestige et de desserte de l'écusson, il vaudrait beaucoup mieux que la ligne passe de plein pied avec le jardin du Peyrou, au niveau de l'arc de triomphe.

Le second est qu'on ne pourrait pas faire d'arrêts sur le boulevard du Jeu de Paume qui est... trop en pente (les stations ne seraient pas accessibles aux handicapés). On reste perplexe. Les stations Massane et Euromédecine de la première ligne sont toutes deux en pente de 5 à 6% sans que cela pose de difficultés d'accès, et, plus amusant, le Boulevard du Jeu de Paume est pratiquement plat... Doit-on supposer qu'il vaut mieux conserver l'accès actuel au Jeu de Paume pour tout le monde, handicapé ou pas: sauter de sa voiture en marche ?

Quand donc des arguments sérieux en faveur du tracé par les berges du Lez seront-ils enfin présentés ? On commence à se dire qu'il n'y en a peut-être pas? la suite de la réunion, ne nous fait découvrir en effet que des inconvénients graves de ce tracé: casse-tête technique pour réaliser une station de correspondance au Corum obligeant à traverser le quartier des beaux-Arts et ses rues étroites, travaux pharaoniques pour franchir la voie ferrée au Corum, construction coûteuse en encorbellement sur pilotis sur le Lez, suppression probable de la piste cyclable du bord du Lez, doublement du pont de Lattes à la gare. Quand à la desserte du quartier de la Pompignane par une passerelle sur le Lez, elle est assez criticable: la passerelle donnera sur un quartier de villas représentant très peu de clientèle... fort loin des immeubles de la Pompignane. Si le tramway doit irriguer la Pompignane, c'est un tracé direct depuis Castelnau par la Pompignane qu'il aurait fallu choisir.

Mais surtout, pas un mot sur les arguments raisonnables en faveur du tracé par le Peyrou: coût près de trois fois moins élevé, chantier beaucoup plus rapide, (pas d'infrastructures coûteuses), trajet plus court (1500 m de moins) donc plus rapide, tramway mieux connecté avec la première ligne (changements possibles à Corum, Albert Premier, Laissac, Gare SNCF), et surtout fréquentation attendue plus élevée (+15 à 20% selon la TAM). C'est dans l'écusson que la majeure partie des utilisateurs veulent aller, pas sur les berges du Lez.

Laissons le Lez aux promeneurs et aux cygnes, et vive le tramway d'intérêt public qui irrigue le coeur de ville!