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Le 7 novembre 2001, à la Salle des Rencontres de la Mairie de Montpellier, se tenait une réunion publique en vue de l'élaboration du Plan de Déplacements Urbains de Montpellier. L'assistance n'était pas très importante, et plutôt institutionnelle que du grand public. Il faut dire qu'aucune publicité n'avait été faite, et il faut quand même un peu de culture pour connaître l'importance des PDU, créés par la Loi sur l'Air (publiée au JO du 1er janvier 1997, ce qui ne nous rajeunit pas). Et aussi que ceux qui étaient présents à la réunion précédente, le 8 octobre, avaient reçu un compte-rendu officiel qui indiquait la réunion suivante, mais avec une erreur sur le lieu: il était indiqué "Maison des Syndicats".

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Le PDU, ou l'organisation de l'agglomération décidée jusqu'en 2010

Le PDU a pour missions de réduire les nuisances liées au transport (personnes et marchandises, stationnement y compris), et de favoriser les moyens de transports moins polluants, qui sont explicitement listés (transports en commun, marche à pied, vélo). Il doit être précis et chiffré (réduction de la circulation, coût, pollution...), ce qui embête bien les élus. Pire encore (!), il impose une large concertation. La consultation des associations est obligatoire pour celles qui sont agréées au titre de la protection de l'environnement ou de la défense des usagers et qui en font la demande; la consultation des autres associations est simplement fortement conseillée. C'est ainsi que VéloCité Languedoc a reçu officiellement une invitation, après avoir sollicité de participer à l'élaboration du PDU, il y a de cela environ trois ans.

Les engagements du PDU sont sérieux: ils ont un pouvoir sur les PLU (ex-POS), et s'appliquent pendant 10 ans. Il faut l'accord de la préfecture et une enquête publique. Schématiquement, la procédure d'élaboration est la suivante: diagnostic de la situation (réunion du 8/10/2001), élaboration de scénarios (7/11/2001), choix d'un scénario (éliminez les 2 scénarios réellement stupides, et il reste celui pour lequel il faut voter), enquête publique... Selon l'endroit, c'est une vraie réflexion globale ou bien un projet vite torché et expédié tant bien que mal.

À Montpellier, des débuts chaotiques et une obstruction volontaire

N'épiloguons pas sur le thème de la grande agglomération, qui est pour "bientôt" depuis longtemps... Toujours est-il que l'unique réunion publique concernant le PDU avant 2001 s'est déroulée en 1999. Et elle était tellement bâclé qu'en-dehors des généralités (d'ailleurs reprises deux ans plus tard: des gens se déplacent d'un endroit à l'autre, quelle surprise), les documents utilisés venaient directement de la Mairie de Montpellier: au chapitre transports en commun, uniquement le tramway (la ligne 1, entièrement sur Montpellier, n'était pas encore en service), au chapitre vélo, uniquement le plan des pistes cyclables prévues pour 2003 sur la commune de Montpellier, et au chapitre marche à pied, rien. Ça fait bien peu pour un plan censé en particulier favoriser ces trois moyens de transports dans toute l'agglomération!

Ensuite, ce fut une longue hibernation, pendant deux hivers et deux étés.

Première réunion après un trou de deux ans: le 8 octobre 2001

Donc, on repart à zéro: Diagnostic, scénarios différents, plus ou moins de concertation, quelques bureaux d'études qui ... étudient. Le plus intéressant dans cet exposé a été la phrase terminale de Christophe Moralès (président de la TAM, les transports urbains de l'agglo)!

      « Il faudra que le PDU soit établi en fin d'année, car nous devons le joindre au dépot de projet de ligne 2 du tram »

Bonjour la concertation! (en fait, il est probable qu'il s'agit simplement de disposer d'un dossier prouvant que le PDU est "en marche" pour l'envoyer au ministère en vue d'une subvention... il est inimaginable que le PDU soit bouclé pour la fin 2001).

À part ça, beaucoup de chiffres, des bonnes paroles: modération de ceci ou cela. Les études n'ont pas avancé en deux ans: si on coupe l'agglomération en quatre (nord, sud, est, ouest), il se trouve qu'il y a des gens qui se déplacent d'un quart vers un autre, un peu comme si tout était plus ou moins interconnecté avec le reste (« et ça, c'est vraiment intéressant... »).

Quelques extraits:

      Comment on se déplace? EN voiture bien sûr
      Le TGV fleuron du PDU (Plan de Déplacement Urbain)
      Le boulevard périphérique de Montpellier, sorte d'autoroute urbaine est en route et ne pose aucun problème! Av des Moulins, Av de la Liberté, grand M, autoroute, future rocade est à travers Le Crès, rocade nord.
      70% des PV concernant le stationnement des voitures sont impayés: ça fait rigoler Moralès (« Il ne faut pas le dire trop fort »). En fait il paraît qu'ailleurs c'est pareil. Est-ce normal alors que ceux qui prennent le tram sans ticket sont sanctionnés?
      Les accidents (piétons, cycles contre autos) concernent les grands axes, les pénétrantes.
      « Les ceintures (Jeu de Paume entre autres) servent à entrer dans Montpellier » (en spirale donc ?)

Pour conclure, le diagnostic proposé était relativement correct et donnait sa place au vélos, aux piétons, aux déplacement en transports en commun. On aurait pu craindre un discours tout bagnole expliquant pourquoi il faudrait des parkings, des autoroutes, ...

Il n'a pas été question de la ligne 2 du tram, sauf ds une phrase très intéressante de Moralès disant que le tracé modère la place de la voiture, au moins dans la partie faisant consensus, la route de Nîmes... Intéressant, non ?

Deuxième réunion le 7 novembre 2001

Le périmètre du PDU est plus grand que celui de l'agglomération, il est fixé par le préfet, et comprend actuellement 430 000
habitants.

Exposé sur les différents scénarios par les chargés d'études, sous l'oeil impassible de Moralès, chargé du dossier pour l'agglomération:

• au fil de l'eau: on fait la 2ème ligne de tram et on laisse faire, expansion de l'urbanisme sur les bases actuelles -> 530 000 habitants; investissements publics de 8 500 000 KF, consacrés en grandes partie à la voirie (2.5 MdF tram, 6.5 MdF voirie).

Inconvénients connus (circulation, coût des dessertes de tout genre, mitage du paysage par une urbanisation continue...)
• de repli: on ne fait rien, on ne favorise pas l'expansion -> 490 000 habitants; investissement minimum, tous les inconvénients du précédent en pire
• maîtrisé: politique plus volontariste, 3 lignes de tram structurant les zones urbanisables, -> 510 000 habitants. Investissement 8 500 000 KF (50%-50% TC/voiries: il faut bien faire des rocades de contournements).

Avantages:c'est clair

En fait, c'est le 3ème scénario qu'il faut choisir; le choix proposé est bidon, je me demande même pourquoi on présente des scénarios sans intervention des pouvoirs publics, à quoi donc sert le PDU? Bizarrement, la réunion du mois précédent semblait s'orienter vers 3 scénarios, dont le "bon" était celui du milieu: qui a eu peur que ce soit finalement le plan excessivement anti-bagnoles qui gagne?

G. Frêche est arrivé: il a dit des choses très censées: sur la nécessité de la réduction de la circulation automobile, n'en déplaise à ses lobbys; le PDU est un acte politique qu'il faut terminer dans les 2 ans après les municipales (pour que ça se calme ensuite); sur les casse-pieds qui jugent la situation à l'aune des 300 m devant chez eux; Il a cité en exemple le Collectif Tramway, qui pose de
vraies questions dans l'intérêt de l'agglomération. il a égratigné la politique d'urbanisme des maires des environs, qui autorisent le mitage de nos campagnes (par contre le maire de Montferrier est courageux); à coté de ça,  à Montpellier, tout va bien, même si on construit des immeubles en bordure des grands couloirs de circulation (ce qui montre bien que la ville prévoit de réduire la circulation, remarque personnelle).

Il a annoncé le tracé de la ligne 3 (sans surprise).

Calendrier des opérations: il n'est pas si pressé:

• prochaine réunion le 5 Décembre pour le choix du scenario: GF demande des contributions écrites
• fin de l'année: le projet est figé;
• 1er semestre 2002: transmission aux autorité,enquêtes
• il prévoit la mise en place du PDU fin 2002.

Prochaine réunion prévue pour le 5 décembre 2001