Les lois d'exception s'accumulent, et il y a de quoi
s'en inquiéter. Certaines, ne pensant viser qu'une cible, en
atteignent d'ailleurs d'autres: c'est d'ailleurs le cas de la loi qui
vient de permettre à Palavas de quitter l'Agglo de Montpellier.
Le 13 janvier 2005, le Conseil Constitutionnel a quand même
censuré un article de loi, écrit tout spécialement
pour permettre au tramway de Strasbourg de passer outre un
problème juridique assez sérieux, mais qui aurait
également eu des conséquences pour la ligne 2 à
Montpellier.
Les juristes trouveront le détail de l'affaire
ici
sur le site du Conseil Constitutionnel.
Le problème de Strasbourg
Un viaduc routier des années 1960 devait être
détruit, et remplacé par le passage d'un tramway sur un
pont moins élevé, qui devait couper des voies de
circulation. But recherché: supprimer une coupure entre deux
quartiers, et restreindre la circulation automobile. Certains
s'opposent à cela, soit qu'ils veulent que le tram passe par le
viaduc pour être plus rapide, soit qu'ils redoutent les
embouteillages créés par un passage du tram au niveau de
la chaussée.
Les opposants font un recours au tribunal administratif et obtiennent
la suspension des travaux. Mais juste avant l'audience, la ville de
Strasbourg a fait percer les trous destinés à recevoir
les bâtons de dynamite. Même avec la destruction interdite,
le viaduc est déclaré inapte à la circulation,
"même pour un vélo". Soit une situation bloquée qui
n'arrange en fait personne. La mairie a joué le fait accompli et
semble avoir perdu.
La solution des députés
Le député de la 2e circonscription du Bas-Rhin, Marc
Reymann, fait adopter un amendement à la loi de programmation
pour la cohésion sociale. Encore un bel exploit: ça n'a
rien à voir avec la choucroute. C'est l'article 139 de
la loi
disponible ici.