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Edition du 12
Septembre 2005
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Le Verdanson
a failli noyer ses riverains |
« S'il n'y
avait
pas eu de l'eau le matin, il y aurait eu cinq morts ! »
Au fond de l'allée des Arts, qui donne sur l'avenue
Bouisson-Bertrand,
Alain Guerrero ne décolère pas. Mardi soir, l'eau est
montée jusqu'à
1,80 m dans certains logements de l'impasse.
Les plus près du Verdanson.
L'eau est en effet passé au-dessus du mur qui sépare
l'allée du lit
de la rivière. Et l'évacuation du ruissellement a
été bloquée par la
pression du Verdanson. L'allée s'est ainsi remplie. Beaucoup
plus haut
que d'habitude selon les anciens du quartier.
Mais surtout, une vague est venue de la rue parallèle, rue des
Carmélites, explosant les murs et ravageant les jardins avant de
s'engouffrer dans les habitations. Résultat : il y a eu parfois
plus
d'eau à l'intérieur des maisons de l'allée des
Arts qu'à l'extérieur...
Ceux qui ne pouvaient se réfugier dans les étages ont
dû fuir chez des
voisins. Certains y sont encore.
De nombreux logements portent les stigmates de cette crue, qui
s'est retirée en une demie heure selon les témoins. Une
jeune femme
embarque dans sa voiture ce qu'elle a pu sauver, presque rien. Elle
confie au passage quelle a été plus choquée par
l'attitude de l'expert
que par la montée des eaux : « Il a mis ma parole en
doute sur
tout. Il regardait mes chaussures en disant que j'ai un pied extensible
parce qu'elles vont du 37 au 39... Il essayait les appareils
électriques et prétendait qu'ils étaient en panne
avant l'inondation.
C'était odieux. Je n'ai plus rien. » Un simple coup
d'œil à son
appartement suffit à vérifier ses dires, il est
ravagé. La jeune femme
a dû fuir par la fenêtre quand l'eau est montée.
Parce qu'elle craint
des représailles de son assureur, elle préfère ne
pas donner son nom...
C'est néanmoins vers la municipalité que le plus fort de
la colère
s'exprime. En raison de la faible hauteur du mur qui sépare
l'allée du
Verdanson. « On nous dit toujours que c'est une allée
privée,
s'emporte Alain Guerrero. Mais c'est aussi un mur de protection.
C'est à la mairie de nous protéger. Il faut le
surélever. » «
J'ai écrit au maire et au service d'hygiène, continu
Frédéric
Perez, qui habite aussi au fond de l'allée.
Pour moi, il y a mise en danger de la vie d'autrui ! Est-ce qu'on a
bien calculé le débit de l'eau ? Et si c'était
arrivé le matin, quand
les gens dorment ? Les messages disaient de rester chez soi. Mais ici,
il fallait fuir. »
Pour les habitants de l'impasse, l'étranglement du Verdanson,
plus
bas, suite aux travaux du tramway leur fait courir plus de risques. Et
ils dénoncent l'absence de protection contre les eaux rue des
Carmélites.
De fait, une simple grille sépare la rue du Verdanson,
apparemment
c'est le seul accès des services techniques pour entrer dans le
lit de
la rivière. Mais s'il y a plus de deux mètres dans le
lit, rien
n'empêche l'eau de monter vers les maisons. Mardi soir, elle
s'est
engouffrée dans le jardin de Benoît Prado en
écroulant le mur qui le
sépare de son voisin. Elle a ensuite continué son chemin
vers les
jardins de l'allée des arts, emportant tout sur son passage.
« On était à l'intérieur de la maison,
raconte cet homme, qui
n'habite les lieux que depuis le mois d'avril. D'un
seul coup une vitre s'est brisée et les meubles se sont mis
à flotter.
Bien sûr j'accuse d'abord la pluie. Mais des travaux auraient pu
être
faits. Il faudrait un portail hermétique, beaucoup plus haut. Et
on a
l'impression que l'eau circule mal plus bas. »
Mercredi dernier, les congratulations pour la gestion
de la
crise ont été un peu rapides pour les habitants du
quartier. L'orage a
sans conteste été bien géré. Mais certains
commencent à questionner
l'action des pouvoirs publics entre 2003 et 2005. Aux mêmes
causes, les
mêmes effets, hélas...
R. O. |
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Edition du 12
Septembre 2005
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Les usagers
boudent la ligne Palavas-Montpellier |
Les
fidèles du trajet Palavas-Montpellier ont boudé les
transports publics
cet été. Tarifs trop élevés, trajets
allongés, les motifs invoqués par
les usagers sont nombreux pour justifier leur désaffection
depuis le 9
mai dernier lorsque le syndicat mixte Hérault transport a mis en
place
la ligne de bus 131 reliant la cité de Dubout au quartier
Port-Marianne
de Montpellier.
Selon l'opérateur du conseil général, 1 200
voyageurs ont emprunté
la ligne 131 cet été : l'an dernier, entre 4 000 et 5 000
personnes
auraient voyagé sur la ligne 17 gérée alors par la
Tam. Pour
Jean-Pïerre Castet, vice-président d'Hérault
Transport, « les
moyens mis en place pour l'été (30 allers-retours par
jour contre
les 60 habituellement effectués par les chauffeurs de la Tam
l'an
passé) ont été largement suffisants,
les cars n'ont
pas toujours fait le plein ».
En cause : la longueur du trajet, 40 minutes pour arriver à bon
port et surtout le prix du billet, 3 €, auquel il faut ajouter le
ticket de tram à 1,30 € pour se rendre du terminus à
Port-Marianne, au
centre-ville de Montpellier.
« On ne pourra jamais s'aligner sur les tarifs de l'Agglo
parce que
nous n'avons pas le même budget ! », s'exclame
Jean-Pierre Castet.
La baisse conséquente du nombre d'usagers n'aurait eu «
aucune
incidence sur la fréquentation de la station balnéaire, d'après
le
maire de Palavas Christian Jeanjean. Les gens se sont
organisés et
la saison a été aussi bonne que l'an dernier pour les
restaurateurs,
commerçants et forains. »
Quant au budget de 190 000 € débloqué par la Ville pour
aider les
usagers en difficulté à utiliser les transports publics,
que nenni. «
On a reçu seulement cinq demandes
» assure le député-maire qui se refuse de penser
que la sortie de
l'Agglo porte tort à sa commune. Il souhaiterait quand
même la mise en
place d'une navette gratuite en centre-ville « pour que les
Palavasiens aillent plus facilement de la rive droite à la rive
gauche pour faire leurs courses ». Un trajet qui est
devenu
impossible en bus depuis la suppression de la ligne de la Tam.
Lorsqu'on le titille sur la volonté de l'Agglo de faire de
Villeneuve-lès-Maguelone la nouvelle plage des
Montpelliérains (lire
ci-contre), même résistance : « Qu'ils fassent ce
qu'ils veulent, en
attendant, moi, je n'ai pas augmenté les impôts.
»
Quel avenir pour la ligne 131 ? « Elle est
déficitaire
donc non rentable comme les lignes qui relient Montpellier à La
Grande-Motte ou à Carnon, explique Jean-Pierre Castet.
Nous
avons dû modifier nos budgets car nous n'avions pas
prévu ce
déficit en début d'année. »
Un déficit estimé entre 700 000 et 1 million d'euros par
Hérault
Transport.
S. MOTRO |
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