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Info du 16 décembre 2006 | Retour
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Pour l'inauguration du tram, je flairais un
voyage inaugural Castelnau - Gare ou bien Jacou - Gare.
Ce matin, à 10h, je suis donc allé à Jacou à vélo. Commentaires à ce sujet: - à Montpellier la piste cyclable de l'avenue de Nîmes n'existant plus, j'ai emprunté l'autopont du Corum (ou "viaduc Loubat"), en théorie interdit au vélo, mais qui permet d'éviter la partie dangereuse où l'avenue a été élargie et où la piste a disparu. Une autre solution consiste à passer de l'autre coté de la voie SNCF, du côté des Aubes, où la route est très tranquille. - à Castelnau, comme prévu, le vélo n'existe pas. Le long de l'ex-RN113, cependant, la largeur de la voie est tellement faible qu'une voiture ne peut même pas essayer de doubler un vélo, donc je suis passé sans problème. Il faut faire attention au bout de Castelnau, sur la portion qui roule sur la voie de tramway, à ne pas rouler dans les rails. - de Castelnau à Jacou, la piste cyclable est continue et très bien. La partie qui surplombe la rocade Est est un peu impressionnante, un cycliste qui y passe la nuit a tout intérêt à avoir une bonne lumière car si on sort de la piste, on tombe (boum!) sur la voie rapide. À Jacou, à côté du terminus du tram, les politiciens du coin et leurs obligés étaient réunis. Pas de discours (ou alors je suis arrivé trop tard), pas d'animation particulière, c'était un évènement de style parfaitement royaliste: le petit-déjeûner du grand manitou devant ses courtisans. Se trouvaient attablés: Mr Frêche, Mr Subra, Mr Vézinhet (après avoir été sifflé par Frêche: "venez vous joindre à nous, Mr Vézinhet, le plus gros budget", car dans ce milieu l'importance se compte en nombre de millions d'euros dont on détient la signature),... J'ai annoncé à Mr Frêche que j'allais partir en même temps que lui, mais à vélo, pour voir lequel arrive en premier. J'ai précisé que j'allais aller tout droit, sans faire les détours par l'Aiguelongue, les Beaux-Arts, et les bords du Lez. On m'a laissé parler. Mr Frêche m'a répondu que j'allais bien sûr arriver en premier, que le tramway ce n'était pas fait pour aller aussi vite qu'un vélo. Dommage que je n'aie pas enregistré ceci, c'est un bel argument en faveur du vélo. On ne devrait plus jamais se trouver en face de Mr Frêche sans disposer d'un magnétophone portatif, c'est un accessoire indispensable! J'ai alors regretté que le tram n'aille pas tout droit, par l'avenue de Nîmes par exemple qui est actuellement en travaux pour l'aménager en sorte de voie rapide, car si c'était le cas le tramway irait au moins aussi vite qu'un vélo, d'autant que sur la portion Jacou-Castelnau le tram peut rouler très vite. Tout le petit monde a embarqué dans les 2 rames de tramway (la plupart se sont tassés dans celle où se trouvaient les grands manitous, l'autre était presque vide). J'ai remarqué que c'était une inauguration en condition réelle, avec une rame bondée. Un technicien de la TAM m'a répondu qu'en condition réelle, ça ne risquait pas d'arriver souvent d'avoir un tram bondé à Jacou. C'est bien vrai. À 10h20, la rame présidentielle est partie, escortée par une voiture qui empruntait la piste cyclable (et que j'ai fait en sorte de ne pas gêner). À chaque station, j'ai retrouvé le tram (qui marquait un très court arrêt sans ouvrir les portes), et à certaines stations j'ai dû attendre son arrivée. À la station Sablassous (limite Castelnau - Le Crès), il s'est mis à pleuvoir fortement, j'ai marqué une pause technique pour mettre ma cape. Le tram a également marqué une pause technique, je l'ai attendu. À 10h40, j'ai attendu le tram à la station du rond-point de Castelnau, et je lui ai dit "au revoir" car, contre toute logique, il partait en direction de l'avenue de la Justice de Castelnau et l'Aiguelongue au lieu d'aller vers le Corum par l'avenue de Nîmes. Drôle d'idée pour aller à la gare, je soupçonne même qu'une fois rendu finalement au Corum il est encore parti dans un détour par le bord du Lez au lieu de prendre la voie directe qui l'aurait mené à la gare en passant par la Comédie. À 10h48, je suis arrivé à la gare. Je me suis étonné de ne pas voir Mr Frêche qui, avec ce nouveau véhicule ultra-moderne, aurait dû en toute logique être déjà là. J'ai émis l'hypothèse qu'il s'était égaré, vu que je l'avais vu partir dans la mauvaise direction depuis Castelnau. L'assistance était visiblement acquise à Mr Frêche (pas étonnant, car pour rester sous la pluie à attendre un tram inaugural, il faut être motivé), et tout le monde m'a dit que ce n'était pas grave, qu'ils n'étaient pas pressés. Certains ont mis en doute le fait que j'ai fait le parcours Castelnau - Gare à vélo en 8 minutes. À 11h05, les rames inaugurables sont arrivées, à deux de front, sous les flonflons. Bilan de l'opération: Castelnau - Gare en 8 mn à vélo, en 25 mn en tramway. Et ce n'est pas que le tram roule moins vite qu'un vélo: du Corum à la gare, j'ai été obligé de rouler à vitesse réduite car il y avait du monde et la place de la Comédie était mouillée donc glissante. Mais c'est que le tracé est dessiné contre toute logique. Mme Michèle Ledroit (responsable de Tam-Vélo) m'a félicité pour mes performances (pourtant très ordinaires pour un cycliste) et a prétendu qu'il fallait relativiser le temps important de parcours par le fait que le tram transportait beaucoup plus de monde que mon vélo, dont une personne en fauteuil roulant, "c'est pas possible d'être fanatique comme ça". Quand je suis parti de la gare, il y avait en l'air un petit groupe de joueurs de tambour habillés en fous du roi et une trapéziste, tout ce monde suspendu aux bras d'une araignée métallique tenue par un camion-grue géant, tout ceci au-dessus des fils électriques du tramway devant la gare. C'était un peu ennuyeux, et fort humide (inauguration sous les parapluies), donc je suis parti. Au final, une inauguration très très tranquille. Pas étonnant: déjà il pleut et les Montpelliérains ne supportent pas la pluie. Ensuite, cette inauguration n'avait aucune chance de drainer des journalistes importants, le jour même où Paris inaugure la première ligne de tram intra-muros après 70 ans d'absence. |