Entrevue du directeur de la TAM

Le 11 janvier 2005, Marc Le Tourneur, le directeur de la TAM, est interviouvé sur France Bleu Hérault dans le journal du matin. Les points sensibles du chantier de la ligne 2 sont évoqués. Ce cadre de Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts, et maison mère de la TAM) fait en quelque sorte l'interface entre le sérieux technique que revendique Transdev mais qui peut être ébranlé par des réalisations comme la ligne 2 de Montpellier, et les déclarations fracassantes des élus de Montpellier (la TAM appartient à Transdev mais travaille pour le compte de l'Agglo: un schéma des relations entre l'Agglo et Transdev a été publié dans cette info de 2004).

Cet ingénieur centralien doit donc prétendre que la TAM n'avait pas vu qu'il faudrait un mur de soutènement dans la rue du Pont de Lattes... alors que tout le monde le savait: l'heure est grave si la TAM admet aujourd'hui être incompétente pour ne pas avoir à avouer un gros mensonge! Pour éviter de trop mettre en péril les justifications de la DUP de la ligne 2, il doit aussi contredire assez largement les déclarations des élus: non la passerelle de la Pompignane n'est pas vraiment abandonnée (contrairement à ce qui a été écrit aux riverains et à la presse), oui la ligne 3 se fera comme prévu malgré les problèmes financiers (et non aux "calendes grecques" chères à Georges Frêche). La sortie de Palavas c'est un détail (certes: allons bronzer aux Cabanes de Pérols...), et la ligne 2 sera construite en entier (on en reparlera à la mise en service!).

Sur le fond: pas de réponse pour les riverains de la rue du Pont de Lattes (une surélévation, ça fait bien un mur de soutènement, et aux 80 cm annoncés oralement, il faut au moins rajouter les protections de sécurité: muret et rambardes). Pas de réponse juridique (la déclaration d'utilité publique a été obtenue sur un dossier qui ne mentionne pas cet aménagement, c'est une illégalité flagrante). Sur le reste: ne surtout rien dire qui puisse prêter à conséquences, donc "rien n'est décidé". Ce qui change du discours de Robert Subra (un élu) en réunion publique, "tout est décidé".

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Journaliste: Et puis il y aura aussi bientôt la fameuse rue du Pont de Lattes, où là on a entendu récemment, y compris sur notre antenne d'ailleurs , des riverains s'inquiéter de ce que le tramway serait surélevé, c'est-à-dire qu'il passerait au-dessus du seuil des portes des commerçants. Qu'est-ce que vous pouvez dire aux gens qui habitent ce quartier aujourd'hui?

Marc Le Tourneur: Alors effectivement on a une petite dénivélation entre le tramway et quelques immeubles de la rue du Pont de Lattes, au maximum 80 centimètres, on garde bien sûr un trottoir d'1 mètre 80 de large, donc on est sur un dispositif qui permet tout à fait de vivre normalement aux commerces et aux riverains, mais enfin, on a une petite dénivélation sur 50 mètres de long. C'est vrai que cet aspect des choses n'avait pas été complètement perçu. Il faut qu'on explique comment ça va se passer. C'est vrai qu'on leur dit qu'il y a une dénivélation, tout de suite on voit un mur. On va donc montrer que, une dénivélation qui varie entre 0 cm et 80 cm, sur 50 mètres de long, ce n'est pas une chose si importante que ça. Ceci dit, il faut en parler, c'est normal.

J: Alors Marc Letourneur, d'autres points, j'allais dire noirs, auxquels il faudra s'habituer, le Pont de Sète, cette fois-ci, à côté du Pont de Lattes, est-ce qu'il est vrai qu'on va ouvrir la route, est-ce qu'il est vrai que là aussi il y aura des difficultés?

MLT: Alors sur le Pont de Sète, vous savez aussi qu'on doit le reconstruire. On va le reconstruire en deux morceaux, ce qui veut dire qu'on aura une diminution de la capacité de circulation du Pont de Sète. Pour cela, on organis...

J: ...là aussi, on va pas rigoler, hein!

MLT: Oui, mais on va en fait demander aux gens ne plus tourner à gauche pour rentrer sur le parking de la dalle de la SNCF. C'est vrai que ce tourne-à-gauche pose problème, il prend de la place sur la rue, de l'autre côté on va organiser la circulation et les mouvements des véhicules de façon à ce qu'ils soient plus fluides. Avec tout ça, je pense qu'on devrait y arriver.

J: Autre point soulevé récemment, Jacques Domergue, ici même d'ailleurs il y a quelque temps, nous disait que la passerelle qu'on devait construire sur le Lez au niveau de la Pompignane, ce projet serait abandonné, oui ou non?

MLT: Alors écoutez, c'est vrai, et vous le savez, que il nous manque beaucoup d'argent du fait de l'absence de subventions de l'État: seulement 5 millions d'euros, au lieu des 100 millions d'euros qui étaient normalement prévus. Donc par rapport à ça, il faut qu'on voie un plan d'économies. Nous avons examiné un plan d'économies, ce plan d'économies, eh bien forcément il prend quelques éléments du projet que nous remettons en cause, il est question de la passerelle de la Pompignane, ceci dit c'est un débat, rien n'est décidé, et les choses sont en train de se voir, en particulier avec la mairie.

J: Quand on met les choses en débat, en général, c'est que ça a une chance d'aboutir... Plan d'économies, vous évoquiez la passerelle, il y a d'autres parties du tram qui pourraient être concernées?

MLT: Il n'y a aucune partie qui remette en question le fonctionnement du tramway de la ligne 2, ni par son tracé, ni par sa longueur, donc tout le tramway fonctionnera. Ce qui peut être amené à changer, c'est soit une simplification du traitement paysager, soit il peut y avoir des stations que nous avions prévu de faire rapidement, qu'il n'est pas absolument nécessaire d'ouvrir tout de suite, c'est le cas du côté de Garosud, mais ça concerne une ou deux stations, et ce sont des endoits où il n'y a pas de riverains.

J: Marc Letourneur, puisqu'on y est, des nouvelles de la ligne 3, c'est-à-dire celle qui elle, irait de Juvignac à Palavas?

MLT: Oui, alors la ligne 3 bien sûr nous continuons à l'étudier et...

J: ...d'ailleurs à Palavas, est-ce toujours d'actualité, après ce qu'il s'est passé [NdlR: la sortie de Palavas de l'Agglo]?

MLT: Alors pour la ligne 3, la partie qui concernait Palavas est une petite partie, et bien entendu les études vont continuer sur toutes les parties concernées de Juvignac à Pérols. La question se posera, et ça cette fois-ci ce n'est plus au technicien que je suis mais aux politiques de répondre, la question se posera, de savoir quel est le tronçon sur Pérols qui pourra être concerné et comment on fera. Je regretterais toutefois, évidemment, que le tramway ne puisse pas aller à la mer, je crois que nous avons tous droit à un tramway qui va à la mer, et j'aimerais bien qu'on y arrive.

J: Merci Marc Letourneur.

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