Les travaux de la ligne 2 avancent, apparemment dans les temps. Les
rails sont posés, et de nombreuses zones ont déjà
les caténaires ou des quais de stations. Les essais devraient
pouvoir commencer assez prochainement.
Gesticulations: Frêche écrit à Chirac
Fidèle à sa théorie que l'État doit payer
100 MEuros pour la ligne 2, Frêche a envoyé une lettre ouverte à
Chirac. On peut cependant lui rappeler que:
il n'y avait pas eu d'engagement mais une "prise en
considération" (relire la lettre de
Gayssot)
l'arrêt des subventions de l'État a touché
tout le monde, c'est terrible pour les transports en commun mais pas
propre à Montpellier
la multiplication des projets de tramways a évidemment
vidé les caisses, et bien souvent en France il s'est agit de
vitrines qui ne remettent pas en cause la domination de la voiture dans
les déplacements. Le cas de Montpellier est évidemment
exemplaire, et on ne peut pas reprocher à l'État de
financer en priorité les projets qui sont les plus efficaces.
en-dehors des raisons objectives, les amitiés ont
également joué et expliquent pourquoi certaines
agglomérations sont mieux traitées que Montpellier.
Frêche saura sans doute pourquoi il est aussi impopulaire dans
les ministères!
Ligne 1: cocoricos de l'Agglo
Dans un communiqué
du 25/07/2006, l'Agglo se vante du "prix de l'usage"
décerné par la revue Ville et Transports (ex-Vie du
Rail). En fait, cette revue fait des palmarès chaque
année, et pour les grandes agglomérations, Montpellier
est assez mal placée. Mais comme il y a une vingtaine de
critères (les tarifs, la fréquence, le taux de fraude,
l'amplitude horaire, la densité du réseau,...), chacun a
presque l'assurance d'avoir au moins un prix, comme dans les concours
de pêche: façon normale de ne pas trop se facher avec ses
annonceurs publicitaires!
En résumé, Montpellier est remarquable par la
fréquentation de la ligne de tramway (et donc sa
rentabilité). Hélas, pour le reste c'est assez
négatif, avec un réseau de bus peu dense et peu efficace.
Ce que l'on remarque en particulier avec la desserte quasi-inexistante
des plages même pendant l'été, ou le sacrifice des
bus au profit des voitures sur le Jeu de Paume (lire plus bas). Seul le
bus "Amigo" qui dessert les boîtes de nuit avec 3 rotations
nocturnes est à mettre à l'actif du réseau des bus
de Montpellier.
Les rails déjà usés?
Il semble que le remplacement des rails sur certains tronçons de
la ligne 1 soit prévue à court terme, après
seulement 6 ans. Il pourrait peut-être s'agit du virage en pente
devant Antigone et les Galleries Lafayette, un virage qui cumule un
rayon de courbure très faible et une forte pente, et où
les trams passent en "broutant", en patinant, ou en sablant abondamment
les rails, selon le cas.
L'autre partie fortement sollicitée, le virage devant la gare, a
de toute façon été remplacée pour y
installer les aiguillages avec la ligne 2.
Ligne 3: un futur de plus en plus lointain?
Au moment de l'enquête publique de la ligne 2, l'Agglo
annonçait la ligne 3 pour 2008, donc 2 ans seulement
après la ligne 2. Mais c'était juste pour faire avaler le
tracé sinueux de la ligne 2, car la ligne 3 jouait le rôle
de la ligne qui allait contre-balancer tous les défauts de la
ligne 2.
Mais bien rapidement, on a parlé plutôt de 2010, et
maintenant plutôt de 2012. Comme quoi, le futur s'éloigne,
alors que traditionnellement il est censé se rapprocher.
Dans tous les cas, les travaux ne démarreront pas avant les
prochaines élections municipales. Autant dire que personne n'est
assez devin pour prédire quelles seront les personnes en charge
de construire la ligne 3. On peut toujours rêver que la future
nouvelle équipe sera plus raisonnable et que la ligne 3
desservira Palavas!
Un tracé « définitif » ?
L'Agglo a présenté un tracé comme étant
« définitif » (malgré les réserves
citées plus haut), dont voici la carte extraite de son site web:
(cliquez
sur l'image pour l'agrandir)
De gauche à droite:
Juvignac: le centre n'est
pas desservi, la ligne passe près de la Mosson, là
où doit se construire un nouvel ensemble immobilier (comme quoi
l'alliance tramway-promoteurs ne concerne pas que Montpellier ou
St-Jean-de-Védas, mais également Juvignac)
La Paillade:
contrairement aux plans précédents qui créait une
fourche pour rejoindre le stade de foot, actuel terminus de la ligne 1,
aujourd'hui c'est la ligne 1 qui serait prolongée pour rejoindre
la ligne 3. C'est nettement plus logique.
Chateau-d'Ô/Conseil
Général: la ligne 3 fait un crochet pour saluer
le Conseil Général. Certes il y a de nombreux emplois
à desservir, mais pourquoi le tram doit-il faire autant de
crochets alors que les bus vont actuellement tout droit? Plus
politiquement: le Conseil Général cofinance le projet, il
s'agit probablement d'un simple remerciement.
Avenue de Lodève, Cours
Gambetta: logique, l'option "Jeu de Paume", peu crédible,
n'avait comme prévu été qu'un rideau de
fumée pour faire avaler le tracé de la ligne 2 aux
commissaires-enquêteurs de l'enquête publique.
quartier Gare: sans
surprise, c'est un peu délicat, la ligne décrit une
boucle presque entière autour des Halles Laissac, du secteur de
l'avenue de la République, et de la poste Rondelet. Le
tracé direct vers la gare aurait obligé à
écarter la station de 100 ou 200 mètres:
rédhibitoire? Autre motivation: le trafic automobile par
l'avenue du Grand St-Jean aurait été nettement
réduit.
Gare - Aiguerelles:
encore une fois, le tracé est curieux, quasiment le double de
longueur qu'à vol d'oiseau, et nettement plus long que via les
lignes déjà existantes. La ligne n'est encore que sur
papier mais elle a déjà son histoire: elle démarre
vers le Sud comme quand elle devait desservir Palavas, mais a
été réorientée vers Pérols, puis
encore déviée pour passer par la future mairie en projet
dans le quartier des Aiguerelles. D'où cette solution curieuse,
mais sans gros problème technique, de réutiliser la ligne
2 sur l'avenue de Maurin puis des espaces industriels dans le quartier
des Prés-d'Arènes.
Montpellier-Pérols:
section en ligne droite (si!), mais qui se termine en queue de poisson
aux Cabanes de Pérols...
Déviation de Lattes:
un tronçon à voie unique quitte la route
Montpellier-Carnon au niveau de la zone du Soriech et rejoint la route
Pérols-Lattes pour arriver à Lattes-centre. Encore un
vestige historique, pour ne pas trop léser Lattes (dont le maire
est proche de Frêche) alors que la ligne 3 ne va plus à
Palavas. Malheureusement, le tracé Montpellier-Lattes
décrit un itinéraire tellement carambolesque qu'on peut
se demander si on n'ira pas plus vite à pied en longeant le
Lez...
Bref, toujours assez peu de cohérence, à part les raisons
politiciennes et la desserte des promoteurs. Mais ce n'est pas encore
fait!
L'affaire du Jeu de Paume
On se souvient que le tramway (ligne 2) ne pouvait pas passer par le
Jeu de Paume pour ne pas nuire à la circulation automobile, ceci
exigeant 40 millions d'euros de travaux de contournement... Eh bien
sitôt Frêche parti de la mairie, la nouvelle mairesse a
lancé un réaménagement du Jeu de Paume pour ne
laisser que 2 voies aux voitures (comme s'il y avait le tramway!), et
en élargissant les trottoirs.
Le problème est que pendant les travaux, qui doivent durer 4
mois, il ne reste que 2 voies en tout, et si on compte la voie montante
réservée aux bus, il n'en reste plus qu'une pour les
voitures: c'est assez brutal car jusque là il y en avait trois.
Ce qui provoque évidemment des bouchons, d'autant plus que peu
de gens étaient informés, et que tout n'avait pas
été bien prévu autour.
Depuis début août, on voit donc s'accumuler des choses
étranges:
la décision de laisser sur le chantier des policiers
municipaux jusqu'à la fin des travaux. Serait-ce
nécessaire si la signalisation était correcte?
une tentative d'utiliser la 2e voie en alternance pour les
voitures et pour les bus. Solution difficilement concevable et qui n'a
pas fonctionné.
la décision de supprimer la voie de bus (les bus seront
déviés par le cours Gambetta et les Arceaux).
Problème:
un couloir de bus permet aux bus de dépasser les
voitures dans les embouteillages. À quoi cela sert-il donc si on
supprime le couloir de bus lorsqu'il y a des embouteillages
cependant, dans le sens descendant les bus étaient pris
eux aussi dans les embouteillages de voiture, donc le problème
est délicat.
l'association ADTC34 (défense des transports publics)
s'est en tout cas émue de cette décision peu favorable
aux transports publics.
Desserte des plages: au point mort
Suite à la guéguerre entre Frêche et plusieurs
communes proches de Montpellier qui ont quitté l'Agglo (voir les
infos du début 2005), les transports publics entre Montpellier
et la mer sont toujours aussi lamentables. En particulier, pour
Montpellier-Palavas, on a le choix entre une ligne urbaine (28) qui
zigzague dans Lattes et Pérols et s'arrête aux Cabanes de
Pérols, un peu loin de la plage et très loin du centre de
Palavas, et une ligne départementale (131) qui coûte
très cher, passe rarement, et au final n'est pas si rapide que
cela,... tout ceci expliquant pourquoi elle est peu utilisée.
Comment une agglomération, tellement attentive à son
image médiatique, peut-elle organiser un tel chaos dans les
dessertes des plages alors qu'il s'agit d'une région
touristique, c'est un mystère que les historiens (ou les
psychologues) pourront peut-être expliquer un jour. Contact à propos de ce site web: mjulier@free.fr