Collectif Tramway de Montpellier
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Des travaux hors-la-loi: le viaduc "Loubat", et
autres...
Une collectivité locale qui lance des travaux
routiers de grande ampleur sans aucune autorisation: non ça ne
concerne pas une petite commune rurale, ça se passe au contraire
en plein centre-ville de Montpellier!
Le viaduc "Loubat": de quoi s'agit-il?
Du viaduc routier dit "Loubat", devant relier l'allée de la
Citadelle (le long du Corum) à l'avenue de Nîmes, en
passant au-dessus du carrefour du Corum. Ce viaduc a fait son
apparition dans le projet de ligne 2 du tramway tel qu'il a
été soumis à enquête publique en septembre
2003. Son explication est simple: la boucle du Lez empêche un
virage simple vers l'avenue de Nîmes, mais exige au contraire un
entremêlas de voies de tram devant le Corum (et le passage par
les ruelles des Beaux-Arts). L'agglomairie de Montpellier a craint les
conséquences pour la circulation automobile et a réagi
avec ce projet ahurissant.

Le plan où apparaît le viaduc, dans le dossier
d'enquête publique en septembre 2003 (cliquez sur l'image pour
agrandir).
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le viaduc dessiné par l'Agglo et publié dans la Gazette
de Montpellier du 19/09/2003 (cliquez pour agrandir).
Selon certaines fuites, le viaduc serait nettement plus haut que ce qui
est dessiné.
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Pourquoi ce viaduc est-il illégal?
- Parce que ce type de travaux exige une enquête
publique
préalable, et que cette enquête publique n'a pas eu lieu.
Les enquêtes publiques sont obligatoires pour certains types
d'infrastructures (loi Bouchardeau n°83-630 du 12
juillet 1983, reprise dans l'art.
L123-1 du Code de l'Environnement),
dont la liste est précisé par un décret
(décret n°85-453 du 23
avril 1985), dont les seuils ont
été depuis réajustés:
"6° Voirie routière.
SEUILS ET CRITÈRES:
Travaux d'investissement routier d'un montant supérieur à
1 900 000 euros conduisant à la création de nouveaux
ouvrages ou à la modification d'assiette d'ouvrages existants."
C'est clairement le cas du viaduc en question, nouvel ouvrage dont le
coût estimé est de 7,5 millions d'euros selon le bulletin
municipal de Montpellier de février 2004 (relire l'information en cliquant ici),
ou de 38 millions d'euros selon le rapport de la commission
d'enquête p106 (voir la
page 106). Concernant le prix, le dossier comprend un financement
de l'agglo pour 10 millions d'euros, ce que la commission
d'enquête ne comprend pas étant donné que le
coût est de 38 millions d'euros et qu'il est prix en charge par
la mairie de Montpellier, voir p183 (voir la page 183). Bref, des
chiffres manipulés de façon très peu
sérieuse, mais toujours bien plus de 1,9 millions d'euros!
- Parce que la tentative de l'Agglo d'inclure cet ouvrage
dans le projet tramway a échoué.
La commission d'enquête publique a formellement
récusé le lien entre l'enquête publique de la ligne
2 et ce viaduc: qui a "peu de rapports avec le projet du tramway"
(page 42), "opération
connexe (...) [dont le] coût n'est pas intégré dans
le montant de l'opération" (p106).
C'est d'ailleurs dans les conclusions que ceci est formulé le
plus explicitement (voir p190):
"Le viaduc Loubat ne fait
pas partie de
l'opération du tramway; sa construction n'aurait donc jamais du
être
évoqué dans les dossiers des enquêtes de la ligne 2
du tramway. La C.E
estime que le fait d'évoquer ce viaduc dans les divers documents
des
enquêtes ne être en aucun cas une justification de cet
ouvrage ni une
régularisation règlernentaire préalable à
sa construction. Elle n'a donc
de plus aucun avis à forrnuler pour ou contre cet ouvrage ni sur
ses
caractéristiques ni son implantion.
Il en est de même
semble-t-il du Pont de l'avenue Dubout SNCF, financé comme le
précédent
par la ville de Montpellier, et dont la démolition puis la
reconstruction n'auraient pas du être traitées dans ce
dossier."
- Sur le fond: parce que la cohérence avec le PDU
serait difficile à démontrer.
Le Plan de Déplacements Urbains a pour but principal de
réduire la circulation en ville. Avec cette nouvelle
donnée, on peut éventuellement justifier des rocades ou
des parkings externes s'ils sont conçus de façon à
réellement réduire la circulation en ville. À
l'inverse, un auto-pont de style Pompidou, en plein centre-ville,
aurait de nos jours certainement beaucoup de mal à recevoir un
avis favorable de la part d'une commission d'enquête publique. La
mairie et l'agglo de Montpellier n'ont apparemment pas voulu prendre le
risque, et ont préféré "oublier"
l'enquête publique.
- Enfin, par défaut d'affichage: la seule
incription vaguement visible concerne des travaux de "dépose
d'une passrelle piétonne", alors qu'il s'agit visiblement de
travaux bien différents et d'une toute autre ampleur.
Photos (cliquez sur les photos pour les agrandir)
Contact à propos de ce site web: mjulier@free.fr
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